(B. Bonvoisin / N. Krief / M. Chemlek)
Putain de vie, putain de terre
Maudit soit le jour où j'ai vu l'enfer
C'était le sauvage, c'était mon frère
Les gens le toisaient d'un drôle d'air
Trente ans de labeur avaient fait monter sa rancoeur
Trente ans de chaînes, chacun sa veine
Voyez l'sauvage qui n'a plus d'âge
Il est vidé, lourdé, trop vieux
Sans dire un mot il encaissait
Les mois ont passé, tout a basculé
Les gens de son âge sont humiliés
Il faut penser aux pensions à venir
Mais laissez-leur le temps de mourir
J'essayais de lui expliquer
Que ces bâtards étaient payés
Il déambule dans le vestibule de mes pensées
Comme un clébard qu'on aurait enragé
Voyez l'sauvage qui n'a plus d'âge
Il est trop vieux, bouclé en cage
J'étais trop jeune, je passe aux aveux
Putain de vie, putain de terre
Il en reviendra de l'enfer
Et dans sa bouche un goût amer
Personne pour le faire taire
Je voudrais le serrer très fort
Le jour où son âme quittera son corps
A cinquante ans il ne prit pas le temps de dire
Merde à tout le monde rire et mourir
Un jour viendra où j'aurais son âge
Mais on ne me mettra pas en cage.