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Lyrics:
Henri Guaino, conseiller spécial du Président de la République.
Bonjour Henri Guaino Bonjour
C'est un choc ! 90.000 chômeurs supplémentaires au mois de janvier. La France est-elle condamnée à connaître une flambée du chômage, Henri Guaino ? Ah oui, c'est un choc. C'est évidemment un résultat dramatique. On en est à plus de 300.000 chômeurs supplémentaires, je crois, sur six mois. C'est ce qui se passe d'ailleurs dans d'autres pays développés qui sont touchés par la crise.
Et il n'y a rien à faire ? Ah si, il y a beaucoup de choses à faire. Je crois simplement qu'il ne faut pas penser qu'il y aurait une solution miracle qui permettrait du jour au lendemain d'arrêter la crise. Cette crise n'est pas une crise française, c'est une crise mondiale. Ca n'est pas une crise simplement conjoncturelle, c'est une crise du système, du système financier, du système économique. On a eu 200.000 chômeurs de plus en Espagne au mois de janvier. Je crois : 56.000 en Allemagne. De mémoire, 74.000 de plus en Grande Bretagne. 600.000 emplois détruits en janvier aux Etats Unis.
Tous les pays subissent ça ; mais est-on condamné à subir ? C'est ça la question qu'on se pose. On n'est pas condamné à subir, c'est-à-dire qu'on n'est pas condamné à ne rien pouvoir faire face à cette situation ; mais nous savons tous que nous ne pouvons pas arrêter la crise en plein milieu. Donc, il faut essayer de faire en sorte que le chômage soit le moins fort possible, que la baisse du niveau de vie et l'augmentation de la précarité d'exclusion soit les moins importantes possibles. Bref, il faut accompagner cette crise le plus intelligemment qui soit. Chacun par ailleurs, a pris des mesures, des mesures pour empêcher l'effondrement du système financier, c'est ce qui a été fait. Et si les banques ne prêtent toujours pas suffisamment, en revanche l'effondrement du système a été empêché. Imaginez ce qui se serait passé si les Etats n'étaient pas intervenus.
C'est le constat que vous faites, Henri Guaino. Les banques ne prêtent toujours pas suffisamment ? Ah je crois que les banques ne prêtent pas suffisamment pour un tas de raisons qui sont, certaines, mauvaises ou après sans doute un excès d'imprudences, un excès de prudences mais aussi pour des bonnes raisons qui sont que la situation économique étant dégradée beaucoup de ce qui était des bons risques sont en train de devenir de mauvais risques. Mais c'est un enchainement général. C'est très difficile à circonscrire parce quand toutes les autres se mettent à rationner le crédit, ou bien disparaissent du marché. Il y a des banques qui ont disparu, eh bien, l'économie se contracte et la banque qui a été un peu plus généreuse avec le crédit, se doit, elle aussi, à son tour, d'être moins généreuse. Donc, on a un enchainement qui est assez difficile à maîtriser. Pareil sur le plan macro-économique. Tous les pays et d'une certaine façon en grand progrès, ont fait des plans de relance, chacun en fonction de l'appréciation qu'ils portaient de sa situation. Je pense que ça empêche la crise de se transformer en dépression ou en catastrophe mais voilà, ce n'est pas une recette miracle qui du jour au lendemain, fait qu'on va se remettre à créer des emplois demain matin ou à faire de la croissance.
Le premier effet de ces 90.000 chômeurs supplémentaires, c'est de relancer le débat sur des mesures immédiates, par exemple pour soutenir la consommation. Que répondez-vous à cela, Henri Guaino ? Que la consommation a augmenté, en janvier, en France de 1,8 %, ce qui est un des taux le plus élevé, je crois, des pays développés. Mais les Economistes disent : ça ne va pas durer. C'est très conjoncturel. Et les indices de consommation à venir seront très mauvais. Il y a des 'papiers' dans la presse spécialisée là-dessus tous les jours. C'est très possible. Donc, est-ce qu'il faut relancer la consommation ou pas ? D'abord, je me méfie de ce genre de prévisions. J'entends depuis un an des grands experts m'expliquer, tous les mois, que le pire est derrière nous et que les choses vont s'améliorer. Donc maintenant, on est passé à l'autre vision des choses. Le pire est toujours pour demain.
La consommation ne tiendra pas en France. Il n'y a pas de raisons qu'elle tienne. C'est ce qu'ils disent. Personne n'en sait rien. Je suis assez d'accord avec l'idée qu'il y a beaucoup d'indices qui font qu'on peut être inquiet de l'avenir immédiat. Mais comprenez ! La relance par la consommation, d'abord c'est quelque chose qui demande beaucoup de moyens et qui ne dure pas longtemps. Les Etats Unis l'année dernière l'ont fait. M. Bush a envoyé 150 milliards de dollars de chèques à une partie des ménages américains. L'effet a duré trois mois. Au bout de trois mois, l'économie revenait à la récession. Donc, deuxièmement, quand vous faites la relance par la consommation, à la fin vous avez les dettes qui ont servi à payer cette relance à la consommation et vous n'avez rien à mettre en face. C'est-à-dire que vous n'achetez pas des actifs, vous ne faites pas des infrastructures.
Donc, c'est une mauvaise réponse. Ce n'est pas ça. C'est qu'il faut choisir ... Vous ne pouvez pas la faire tous les jours. Vous ne pouvez pas faire une relance par la consommation tous les mois, sinon après il faudra payer la facture.
Vous, conseiller spécial, vous ne croyez pas à un 2ème plan de relance ? Vous ne croyez pas à la nécessité d'un 2ème plan de relance ? Je crois qu'il n'est pas exclu qu'à un moment, il y ait la nécessité de prendre d'autres mesures. Je crois que si la crise continue à s'aggraver, le Président de la République l'a toujours dit : le gouvernement fera ce qu'il faut.
C'est important ce que vous dites. Oui.
On vient de voter un plan de relance. Il est en cours de mise en oeuvre. Au sens pour le gouvernement, pour le Président de la République, ça n'est pas le moment de faire une relance par la consommation, ni évidemment d'enclencher un 2ème plan de relance avant que le premier ne soit mis en oeuvre. D'ailleurs, tous ceux qui ont fait des mesures de relance à la consommation, probablement prématurées, se retrouvent aujourd'hui avec une situation comparable voire pire que la nôtre.
Mais voyez la demande sociale, par exemple... Je prends la Grande Bretagne ou les Etats Unis.
En France, il y a une manifestation qui est prévue au mois de mars. Voyez, il y a une demande d'autres réformes. Vous y résisterez ? Oui mais il ne faut pas ... Nous verrons bien. Je pense qu'il faut garder son sang-froid et que faire la preuve qu'on est un homme d'Etat dans cette circonstance, c'est précisément résister pour ne pas prendre les mauvaises mesures aux mauvais moments. Ca, c'est important. Donc, on n'a pas un débat sur : est-ce que c'est mieux de distribuer du pouvoir d'achat aux Français. Bien sûr que si on peut distribuer du pouvoir d'achat aux Français, c'est très bien ...
On préfèrerait ! Mais c'est l'argent des Français qu'on leur distribue. Donc la question, là, elle est économique. Quelle est la méthode la plus efficace ? Est-ce que c'est le moment alors que la consommation tient encore de faire un plan de relance par la consommation ? Et puis d'en faire un 2ème dans deux mois ? Et puis dans trois mois ? Est-ce que c'est le moment de faire un deuxième plan de relance de l'investissement alors que le premier n'est pas arrivé à son terme. Il y a une espèce de fuite en avant générale qui devient dangereuse.
D'accord. Voilà, donc ça c'est le chômage. Hélas ! Non, ce n'est pas 'hélas'. On a fait beaucoup de choses sur le chômage partiel, sur les contrats de transition professionnelle. Il faut en faire encore. Il faut accompagner, essayer de faire en sorte que les gens sortent le moins possible du marché du travail et soient exclus. Mais il ne faut pas faire croire aux gens que quelqu'un a une baguette magique qui fait que demain matin, on va retrouver le plein-emploi.
Vous êtes conseiller à l'Elysée, Henri Guaino, et François Pérol, votre ex-collègue, ex-Secrétaire général adjoint de l'Elysée, est donc désormais le patron du nouvel ensemble bancaire Caisse d'Epargne - Banque Populaire. Le journal du 'Monde' d'hier nous apprend qu'il a refusé de s'expliquer devant la commission de déontologie qui veille à la légalité des passages entre secteur public et secteur privé. Vous êtes un haut-fonctionnaire, Henri Guaino, comment jugez-vous cette attitude de refus de François Pérol ? Il n'y a pas de refus de François Pérol ?
Si, c'est ce que dit le président de la commission de déontologie. Non, non, non. Il n'a pas dit cela... si, si. C'est facultatif et François Pérol... Et il n'a pas voulu s'expliquer. Il n'a pas voulu s'expliquer ? La commission n'a pas été réunie. Elle n'a pas convoqué M. Pérol. Donc, il n'y a pas eu à refuser ...
Olivier Fouquet dit que François Pérol n'a pas souhaité s'expliquer devant la commission. Non, il n'a pas souhaité saisir la commission.
Qu'est-ce que vous en pensez ? Vous justifiez cette attitude ? Le Secrétaire général de l'Elysée a saisi M. Fouquet comme cela se fait d'habitude, qui a rendu un avis sur la jurisprudence de la commission. Ce n'est pas l'avis de la commission. C'est un avis des dirigeants de la commission, en l'occurence du président de la commission, disant : voilà l'état de la jurisprudence'. A la lecture de ceci ...
C'est encodé ceci ? Le fait que François Pérol ne s'explique, ça ne vous choque pas ? François Pérol n'a pas jugé nécessaire d'y aller puisque la jurisprudence ...
Vous trouvez ça bien ? ... Ecoutez, moi je trouve ça que ce débat est surtout complètement fou. C'est -personne ne le nie- le meilleur candidat pour ce poste. On est dans une crise terrible. En cette crise terrible, le problème n'est pas ...
Mais il y a des règles. Bien sûr, c'est un bon candidat. Mais il y a des règles. Non, mais il y a des règles. Mais la jurisprudence est très simple : quand on est dans un Cabinet, normalement on ne relève pas de la commission de déontologie. Voilà. Sauf cas absolument particulier. Là, on est dans une situation particulière où le meilleur service qu'on puisse rendre à l'intérêt général, c'est de sauver les banques. Le meilleur connaisseur du dossier qui peut arriver à faire cette opération de fusion des deux banques et à les mettre sur les rails, c'est François Pérol. Je ne vois pas pourquoi on se priverait de ses compétences.
Henri Guaino, meilleur conseiller spécial du Président de la République, invité de RTL ce matin. Bonne journée.
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