Lyrics:

Jean-Marie Le Pen : Bonjour.

Vous serez tout à l'heure à 11 heures...

... A midi...

... A midi au Salon de l'Agriculture. Est-on obligé quand on est un homme politique d'aller au Salon de l'Agriculture ?

Oh, je crois pas. Mais l'agriculture est l'une des activités principales du pays, il est assez normal que les hommes politiques s'y rendent, d'autant que c'est assez pittoresque, assez agréable à regarder, c'est plaisant.

Vous aimez y aller ?

Oui, comme beaucoup de Français, je suis d'origine paysanne, bien sûr, par conséquent je me retrouve un petit peu, un peu comme chez mon grand-père en quelque sorte.

Jacques Chirac a a fait une sorte de triomphe, hier au Salon de l'Agriculture. Qu'en pensez-vous ?

Lui, je préfère le voir au musée de l'agriculture que de le voir à l'Elysée. C'est vrai.

Mais sa popularité, sérieusement...

Oui, ben ça, c'est assez banal. Comme le disait tout à l'heure monsieur Duhamel, comme il ne dit rien, il est populaire.

Vous vous dites des choses. Vous croyez que vous serez bien accueilli ?

Oh, j'espère oui. Je crois. Les agriculteurs savent que j'ai été aussi leur défenseur en toutes circonstances, puisque je considère que l'autosuffisance alimentaire de la France est un élément absolument nécessaire, surtout en période de crise, et que l'agriculture française doit être protégée parce qu'elle est souvent attaquée.

Pendant ce temps, la Guadeloupe est toujours en grève. Trente-sixième jour de grève générale. Certains observateurs assure que c'est la persistance d'un système colonial, c'est à dire la fortune, la propriété confisquée par quelques uns qui est à l'origine de ce conflit. Qu'en pensez vous Jean-Marie Le Pen ?

Je crois pas. Je crois qu'il y a beaucoup de raisons qui explique ce conflit. La première, c'est tout de même la cherté de la vie, qui tient bien sûr à l'éloignement de ces départements et de ces territoires, et aussi au fait qu'ils ne sont pas capables de faire des productions, y compris, même des productions agricoles, des productions alimentaires de base en quelque sorte. Et ça, c'est un véritable problème. Mais dans la mesure où ils font partie intégrante de la France, et bien la France doit assumer cette charge. Mais je crois qu'il y a derrière ce conflit des sous entendus, qui ne sont pas seulement économiques. Le conflit économique se comprend, je le disais tout à l'heure parce que l'éloignement, mais il y a aussi le rôle que jouent les grandes surfaces qui ont, comme elles menacent de la faire en France d'ailleurs, assassiner les petits commerces, et qui jouent, je crois assez librement des prix, et contribuent à les augmenter considérablement.

Mais les Békés là, l'inégalité de la répartition des fortunes, vous ne pensez pas que c'est un problème lié à ce conflit ?

Écoutez les gens qui regardent la vente de monsieur Bergé, ils doivent raisonner aussi sur l'inégalité des fortunes et on en est à 300 millions d'euros, c'est le début de la vente. Après on verra..

Je vous parlais de la Guadeloupe...

Et surtout que c'est un homme de gauche...

Je vous parlais de la Guadeloupe...

Comment ?

Oui de la Guadeloupe, les Békés, voyez un peu...

Oui, y a des Békés, c'est vrai. Il est probable qu'ils sont les propriétaires des plus grands espaces, des plus exploitations de l'ile. C'est le principe de la propriété privée. Je ne crois pas qu'ils l'aient violée particulièrement, en l'occurrence, il y a des riches à la Guadeloupe, il n'y en a pas que là comme je disais tout à l'heure.

Et vous parliez des arrières pensées.. Vous vouliez parler des indépendantistes ?

Oui je pense que le comité de grève, en quelque sorte, a des arrières-pensées politiques... Et on sait que la Guadeloupe est un département assez radical, assez hostile même au touristes. Il faut dire que la Guadeloupe et la Martinique ont perdu beaucoup de touristes à cause de l'attitude de certains groupes de leur population; Les gens qui vont en vacances, ne tiennent pas spécialement à se faire voir la gueule quand ils y vont. Ils vont à coté, c'est quelque fois moins cher.

Jusqu'à présent les principaux responsables politiques qui ont visité le Salon de l'Agriculture, ont évité le stand de la Guadeloupe. Est ce que vous allez faire de même ?

Il paraît pourtant qu'il est très beau. Je ne sais, si j'ai le temps oui. Normalement je ne suis pas sûr.

Si vous avez le temps ?.. Peut être que vous n'aurez pas le temps ?

Peut être...

Voilà, la Guadeloupe c'est en France mais personne n'y va.

Chaque année je vais y faire un tour, je suis généralement bien accueilli. Normalement

François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée devrait prendre la tête du nouveau groupe bancaire de la fusion Caisse d'Epargne et des Banques Populaires.. Il est compétent, il connaît son dossier... Certains sont choqués qu'il puisse prendre la tête de ce groupe.

Je suis par principe assez hostile au pantouflage des hauts fonctionnaires dans les grandes entreprises privées. Cela étant, compte tenu de la crise, et de la gravité, semble t'il des pertes de ces deux banques, qui sont, qui s'unissent un peu comme l'aveugle et le paralytique, il n'est pas absolument scandaleux de voir un haut fonctionnaire, commis en quelque sorte au redressement de cette situation, compte tenu de l'apport inespéré, des milliards d'euros que le président semble puiser de façon illimitée, dans je ne sais quelle caisse, puisque il n'y a pas longtemps, le premier ministre disait que les caisses étaient vides..

Tous les Etats empruntent ces temps-ci...

C'est vraiment le côté magicien du président... Il joue, il touche la caisse et pas le chapeau du machin, il touche la caisse et il sort les milliards.

Mais ça tous les états empruntent.. Il n'y a pas que la France qui fait ça cet an ci.. Sur l'affaire Perol, vous êtes plutôt conciliant ce matin Jean-Marie Le Pen.

Non pas conciliant, non je dis, exceptionnellement, et j'espère que monsieur Pérol, lorsqu'il aura redressé la situation, s'il la redresse, et bien saura retourner, là d'où il vient. Parce que ce n'est pas le rôle des hauts fonctionnaires que de diriger l'économie.

Alors vous, vous n'avez pas de caisse secrète, Jean-Marie Le Pen. Le Front National a des problèmes financiers...

Hélas non.

Et vous n'arrivez pas à vous redresser ?

Peut-être que monsieur Bergé va m'envoyer un chèque...

Ah vous lui en voulez à monsieur Bergé, décidément...

Non, il ne m'aime pas, il n'est pas de ma paroisse.Mais il est possible qu'il fasse un geste. Après tout quand on a tant d'argent, il est possible qu'on puisse aider un parti politique français.. même hostile à ses idées à exister.

Oui, vous avez toujours le 'paquebot' sur les bras ? Le 'Paquebot', c'est le siège social , l'ancien siège du Front national, vous n'arrivez pas à le vendre ?

Je ne suis pas le seul.. C'est-à-dire que je ne peux pas le vendre au prix que je demande. C'est pas tout à fait la même chose.

Vous en demandez combien ? Comme ça, s'il y a des auditeurs qui veulent acheter ?

Ecoutez, j'avais traité à 14,8 millions avec des Chinois qui se sont retirés, qui vont, qui viennent. Il paraît que ça fait partie de leurs methodes commerciales. Bien, je m'y fais

Un Chinois

J'aimerais bien trouver un acheteur au prix dont j'ai besoin en quelque sorte.

Et vous avez besoin de combien ?

Comment ?

Vous avez besoin de combien ?

Oh j'ai besoin d'au moins, au moins 12/13 millions.

Ca va handicaper votre campagne électorale si vous ne vendez pas le 'Paquebot' ?

Oh non, je ne crois pas, parce que moi j'ai fait un emprunt à ma banque pour pouvoir faire ma campagne électorale. Je crois que tous nos candidats le font aussi. Nous allons d'ailleurs nous concerter au cours d'une convention qui se tient à Arras, les 14 et 15 mars et nous allons peut être échanger peut-être nos adresses.

Vous avez fait un emprunt à la banque. Ca veut dire que les banques prêtent encore alors ?

Et oui, ben pas beaucoup. C'est à dire qu'elles me prêtent mon argent. Elles me prêtent un peu moins que l'argent que j'ai en banque.

Alors. Oui, c'est facile ça...

Oui, vous savez on dit que...

Il faut pas mal d'argent...

... Les banquiers vous donnent un parapluie quand il fait beau et ils vous le retirent quand il fait mauvais.

Il faut pas mal d'argent pour faire une campagne ? Ca veut dire que votre compte en banque n'est pas mal garni ?

Non, c'est pas ça. Non, c'est que... La somme remboursable est de 600.000 euros, c'est ce qu'il faut pour faire une campagne.

Allez Jean-Marie Le Pen qui avait un paquebot à vendre, était l'invité de RTL ce matin.