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Song:Elisabeth Guigou
Album:QgGenres: 
Year:2009 Length:494 sec

Lyrics:

Alba Ventura : Bonjour, Elisabeth Guigou.

Elisabeth Guigou : Bonjour.

On l'a appris, ce matin, grâce à une information de Julien Dumond de RTL : les deux hommes ultra-dangereux évadés de la prison de Moulins, ont été interpellés. Ils s'étaient évadés, dimanche, grâce à des explosifs. Alors, en juin 2000, vous étiez Garde des Sceaux et de cette même prison, trois hommes s'étaient fait la belle par hélicoptère. Il y avait même eu une évasion par explosifs en 1991. Rien n'a jamais été fait ?

Si ; mais c'est vrai qu'on a besoin, constamment, de renforcer les mesures de sécurité. On sait que les parloirs sont des moments particulièrement dangereux de ce point de vue. Et donc ce qu'il faut, c'est effectivement qu'on ait un audit, un nouveau, sur la sécurité dans cette maison centrale de Moulins-Yzeure. Ca avait été fait à l'époque...

Qu'est-ce qui avait été fait à l'époque ?

On avait vraiment fait un audit complet et une enquête complète sur ce qui s'était passé. Et donc, on avait pris des mesures. Je crois que surtout, ce qui est important, c'est qu'on montre que l'Etat ne laisse pas faire. Heureusement, ils ont été arrêtés. Ce sont des gens extrêmement dangereux. Ils l'ont montré puisqu'ils ont pris plusieurs otages, que le dernier a été blessé, et voilà.

Depuis, on n'a pas pensé aux chiens renifleurs ? Depuis, on n'a pas pensé à détecter d'une meilleure manière les explosifs, à mettre des moyens supplémentaires dans les parloirs ?

Mais je crois que c'est tout ça qu'il va falloir revoir mais vous savez, rien ne remplace les moyens humains. Les chiens renifleurs, ils ne sont pas tout seuls. On dit qu'à la Maison Centrale, il manque 16 surveillants. Si les parloirs ne sont pas surveillés, vous pourrez mettre tous les détectifs technologiques animaux que vous voulez, de toute façon, ce sera insuffisant. Donc, ce qui est très important, c'est qu'on affecte des moyens suffisants ; que par ailleurs dans les maisons centrales, en particulier, on veille à ce qu'il n'y ait pas de surpopulation pour que précisément, les surveillants puissent suivre notamment les détenus très dangereux autant qu'il est nécessaire, y compris dans les parloirs. Donc, tout ça demande un bilan complet comme cela avait été fait d'ailleurs en 2000. Il serait urgent que la Garde des Sceaux puisse s'exprimer sur ce sujet. On ne l'entend plus.

Elle a disparu, selon vous ?

On se demande ! Elle a le droit de prendre son congé de maternité, ça c'est vrai. Mais elle peut se manifester d'autres façons. La Chancellerie peut dire ce qui se fait. Depuis que cette évasion a eu lieu, on a rien entendu venant de la Chancellerie. Il y a un porte-parole dans ce ministère. Donc, voilà... On ne peut pas rester comme ça, sans éléments d'information, sans information sur les mesures qui vont être prises. Encore une fois, les évasions ça se produit. Ca s'est déjà produit dans le passé.

Si les évasions se produisent, est-ce que ce n'est pas à cause du cumul des peines ? La mère d'un des évadés disait que son fils devait sortir en 2045. S'il prend vingt ans de plus ?

J'ai entendu cette mère, c'est normal. C'est la mère. Maintenant, c'est vrai qu'on doit essayer y compris pour les gens qui sont condamnés à perpétuité de donner à l'intérieur de la prison, pendant la peine, une perspective de sortie. On doit travailler sur la perspective. Il y a des peines incompressibles. Donc, on sait qu'on ne peut pas sortir, que le détenu ne peut pas sortir pendant cette peine-là ; mais ensuite, il faut travailler sur la perspective de ce qui se passe après. Peut-être ne le fait-on pas suffisamment, en effet ? Ceci dit, rien ne peut excuser évidemment ni les crimes qui ont été commis, ni le comportement de ces évadés depuis leur évasion.

Elisabeth Guigou, le procès Colonna a connu un rebondissement, vendredi, avec le témoignage d'un haut fonctionnaire, Didier Vinolas. Alors selon lui, deux hommes seraient dans la nature. Deux hommes qui auraient participé à l'assassinat du préfet Erignac. C'est une information qu'il avait transmise à des haut-magistrats. Le procès, hier, n'a pas été interrompu. Il n'y a pas de supplément d'information. Est-ce que vous le regrettez ?

Moi je pense qu'on ne peut pas rester dans la confusion actuelle, voilà. Il y a eu trop de loupées dans toute cette affaire. Il faut que la cour d'Assises...

La Justice a mal fait son travail ?

Non, non, je ne dis pas ça. Je ne dis pas ça. Je crois qu'il y a ce qu'il y a eu lieu, c'est une guerre des polices. Alain Duhamel le rappelait il y a un instant, ça c'est vrai. Vous savez, il faut comprendre que la cour d'Assises refait l'instruction à l'audience, c'est ça la cour d'Assises. Donc, la cour d'Assises a tous les pouvoirs pour tirer ça au clair. Elle a auditionné l'ancien procureur de Paris, M. Bot. Il faut auditionner, je crois qu'elle a l'intention de le faire, toutes les personnes à qui M. Vinolas dit avoir transmis cette information.

C'est en train de se faire !

Ce qui est curieux, c'est que M. Vinolas n'est pas transmis cette information à celui qui devait le recevoir, c'est-à-dire le juge d'instruction. Et il me semble, en effet, qu'il faudrait puisque M. Vinolas dit maintenant vouloir parler à un juge d'instruction qu'un juge d'instruction recueille ce qu'il a à dire car il faut tirer ça au clair. On ne peut pas rester... Sur un procès comme ça, on ne peut pas rester dans la confusion.

Est-ce que là aussi, vous vous étonnez du silence de la Garde des Sceaux, Rachida Dati ?

Mais je crois que ce qu'il faut, c'est surtout veiller à ce que les politiques ne fassent pas pression sur la Justice. Je crois que si on veut une Justice sereine, il faut commencer par lui faire confiance et il faut rappeler ce qu'elle a à faire ; et en effet, la cour d'Assises a à tirer ça au clair.

Il y une vacance ou pas du pouvoir en matière de Justice ?

Je pense que Rachida Dati a le droit de prendre son congé de maternité mais on constate qu'elle le prend à géométrie variable, c'est-à-dire qu'elle apparaît quand ça lui semble nécessaire et que tout d'un coup, lorsqu'il y a des affaires graves, il n'y a plus personne. Alors, entre les images que l'on a vues pour la rentrée solennelle de la Cour de Cassation, par exemple, et puis, l'absence totale sur deux affaires graves et concomitantes - différentes mais concomitantes - je trouve que l'absence de la Garde des Sceaux totale et de la Chancellerie est, en effet, un problème comme d'ailleurs l'absence de M. Sarkozy par rapport aux Antilles. On a l'impression que le Président de la République a zappé les Antilles de son paysage.

Il va recevoir les élus.

Oui mais enfin ! Lui qui est si actif et toujours prompt à sauter dans le premier avion pour aller sur les lieux où ça se passe, on aurait pu attendre, de sa part, qu'il soit un petit peu plus présent en Guadeloupe, en Martinique, et peut-être aussi à La Réunion.

Elisabeth Guigou, vous êtes chargée des questions relatives aux collectivités territoriales au Parti socialiste, est-ce que ça vous inquiète de voir disparaître la taxe professionnelle ?

Evidemment puisqu'on ne dit pas par quoi on va la remplacer. Moi je considère que la taxe professionnelle est un impôt archaïque ...

'Imbécile !', disait François Mitterrand.

Oui, il pèse sur l'investissement et l'innovation. Donc, il faut certainement le remplacer par quelque chose... Mais on ne dit pas... Pourquoi est-ce que le Président de la République, comme il l'a fait d'ailleurs pour les recettes publicitaires pour l'Audiovisuel, il dit : on va supprimer ; mais il ne dit jamais par quoi on va le remplacer.

Hier, le Premier ministre a rassuré les élus : ils ne perdront pas un sou, dit-il.

La taxe carbone, c'est une plaisanterie. D'abord, c'est absurde. On mettrait une taxe dont on souhaite qu'elle disparaisse un jour quand même.

La valeur ajoutée, alors ?

Mais il y a plusieurs pistes qu'il faut explorer. En tout cas, ce qui est très important pour les élus locaux, c'est que ce soit une recette dynamique et que ce soit une fiscalité qui relie les entreprises à leur territoire. Ca ne peut pas être hors-sol parce que sinon, vous voyez bien, qu'on encouragera, là encore, les délocalisations. Donc, vous savez, c'est un sujet complexe et je pense qu'en plus il y a une obligation pour l'Etat, une obligation constitutionnelle de remplacer pour les collectivités locales ce qui va être supprimé parce que les collectivités locales d'abord, en ont assez de se voir asphyxiées par l'Etat avec des transferts de charges toujours plus importants et des recettes toujours moins importantes.

Merci beaucoup Elisabeth Guigou.




 

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