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Song:Yves Jego, veuve du prefet Claude Erignac
Album:(ÄTGenres: 
Year:2009 Length:453 sec

Lyrics:

Bonjour Yves Jego
Bonjour ...

Vous avez quitté Paris, hier soir, et vous venez d'atterrir en Guadeloupe.
Avec le décalage horaire, il est à peu près 2h du matin et vous êtes avec nous
au téléphone depuis Basse-Terre. Les manifestants, les grévistes en Guadeloupe
vous en veulent beaucoup d'avoir quitté précipitamment leur île, dimanche soir.
Vous les retrouverez dans quelques heures. Redoutez-vous leur accueil, Yves Jégo ?

Non, je crois que j'ai d'ailleurs pris leurs regrets comme un signe d'encouragement.
Puisqu'ils regrettaient que je parte, ça voulait dire qu'ils comptaient sur moi.
J'expliquerai à ce retour pourquoi je suis parti à Paris. Je suis parti à Paris pour
boucler les mesures des 131 propositions qui sont d'ores et déjà acceptées pour
annoncer un plan de 190 millions d'euros du gouvernement qui est la mise en Ĺ“uvre
de toutes ces mesures, dès cette année ; et grâce à François Fillon et la réunion
de ministres qui a eu lieu, maintenant ce plan, il est bouclé, il est accepté ...

Et il manque un point-clef, vous le savez Yves Jego, c'est les augmentations
salariales.

C'est ce que j'allais vous dire, pour leur dire que sur les augmentations
salariales, et je comprends bien que ce soit le point-clef, il faut maintenant
qu'on se donne de la méthode, il faut qu'on arrive à mettre autour d'une
table les syndicats patronaux, les syndicats ouvriers comme partout dans
notre pays, et que je viens avec deux médiateurs du travail pour les aider
à accoucher d'un accord salarial.

Il faut être précis, Yves Jego, l'accord trouvé dimanche sur le plan
des salaires est caduc aujourd'hui ?

Mais il n'y a pas eu d'accord, dimanche, sur le plan des salaires.
C'est bien pour ça d'ailleurs que je suis revenu à Paris. S'il y avait
eu un accord ...

C'est ce qu'avaient pensé les grévistes, et puis les chefs
d'entreprise aussi en Guadeloupe.

Non, non pour dire les choses clairement, il y a une partie des
chefs d'entreprise qui ont dit 'nous, on est prêt à vous donner
ce que vous voulez' si l'Etat compense. Ce qui évidemment ....
c'est comme si vous à RTL, vous disiez, je vais augmenter les
journalistes si l'Etat nous compense l'augmentation de salaires.
Ça ne se passe pas comme ça.

Mais tout le monde avait compris que vous étiez engagé à ce que
l'Etat compense, Yves Jégo ?

Mais c'est totalement faux. Dans cette discussion qui a
duré 23 heures, je n'ai jamais pris aucun engagement.
Le monde de l'entreprise m'a dit : mais nous, on est fragile,
on va s'effondrer. Je leur ai annoncé, d'ailleurs, que dans
la loi de développement économique de l'Outre-mer, il y avait
des mesures pour les entreprises qui allaient les conforter ;
mais la question de conforter l'économie, c'est la responsabilité
de l'Etat parce que c'est l'emploi que nous voulons préserver.
La question des salaires, c'est les partenaires sociaux.
Et je constate qu'ici en Guadeloupe, le dialogue social est
extrêmement difficile et qu'il n'y a que de la confrontation et
pas de dialogue. Il y a les deux médiateurs. Ils ont une tâche
immense devant eux : c'est de faire que 12 personnes, 6
syndicats patronaux et 6 syndicats de salariés, arrivent à se
mettre autour d'une table et arrivent à trouver un accord acceptable.

Alors, dans l'ordre, vous parlez de climat social très difficile.
Vous mettez en cause les chefs d'entreprise guadeloupéens,
les patrons guadeloupéens... Vous savez le collectif qui mène
la grève aujourd'hui s'appelle 'Collectif contre l'exploitation
outrancière'. C'est juste comme appellation, ça, Yves Jégo ?
Exloitation outrancière sur le territoire de la république ?

Il ne s'agit pas de mettre en cause qui que ce soit. Il s'agit de
constater qu'il y a, parce que nous sommes dans une île, les
caractéristiques de l'économie : et qu'il y a des monopoles, et
qu'il y a effectivement des prix qui sont plus hauts qu'ailleurs,
qu'il y a une situation économique qui est particulière. D'ailleurs,
c'est vrai dans toutes les îles de l'Outre-mer. Je le constate depuis
un an que je suis à ce ministère. Il faut essayer de casser ces monopoles,
il faut jouer la transparence, il faut jouer la concurrence, et effectivement le
collectif dans ses revendications, se plaint de ces situations. L'Etat peut l'aider ...

L'appellation est excessive ou pas ? Collectif contre l'Exploitation outrancière ?

Ah, vous savez quand on est dans une situation de grève, on emploie des mots
forts mais ça repose sur une réalité qui est une réalité ultra-marine qui doit faire
l'objet d'un traitement particulier.

Vous venez avec deux médiateurs, Yves Jégo, ce n'est pas une situation de
désaveu ça, pour vous ?

Ah si les ministres négociaient les augmentations de salaires dans les
entreprises, ça se saurait tout de même ! Donc, moi, je considère que ...

On pensait que vous auriez pu mener la négociation seule ? Sur les salaires ?
Si vous avez besoin de deux médiateurs c'est que votre autorité n'en est pas
renforcée, Yves Jego ?

Mais ce n'est pas l'autorité du ministre qui permet de négocier les salaires ;
je crois qu'aucun ministre n'a jamais fait ça. Par contre, c'est les médiateurs
qui peuvent apprendre aux partenaires sociaux à se parler. Moi je me suis
aperçu d'une chose : j'ai passé 23 heures avec les partenaires sociaux. Ils
n'agissent qu'en fonction d'affrontements, de mises en cause. Et une fois
que tout le monde s'est tout dit, il faut bien passer au moment où on en sort.
Le rôle des médiateurs, c'est de les aider à en sortir.
Le rôle de l'Etat, c'est ce que j'ai fait en arrivant, c'est d'annoncer les mesures :
190 millions sur 131 mesures, vous voyez que c'est un plan conséquent.
Et moi je considère que le gouvernement m'a suivi et au-delà même de ce
que j'imaginais. Il a bien compris qu'il y avait une situation difficile en
Guadeloupe. Il a bien compris qu'il fallait que l'Outre Mer soit traité
comme le reste de la Métropole face à la Crise. Et mon devoir, ici,
c'est aussi d'expliquer aux Guadeloupéens, que la Crise frappe
tout notre pays et qu'on ne peut pas faire des situations différentes
ou des injustices à l'intérieur du territoire.


Vous n'avez pas été désavoué, Yves Jégo ?
Ecoutez, je n'ai pas ce sentiment-là en ayant 190 millions à investir pour
l'Economie et pour l'activité en Guadeloupe ; mais j'ai le sentiment
qu'au contraire, le désaveu qui existe ici c'est celui d'un dialogue
social qui ne marche pas. C'est pour ça que ces médiateurs sont
une bonne idée. Pourquoi voulez-vous qu'on arrive à un accord si
c'est le ministre qui décide des augmentations de salaires des entreprises !

Là maintenant, Yves Jégo, vous restez en Guadeloupe jusqu'à la conclusion
de l'accord ?

Ah non, je reste en Guadeloupe jusqu'au moment où les
médiateurs seront installés. Après, je leur laisse faire leur travail.
J'espère qu'ils pourront le faire dans de bonnes conditions,
que chacun acceptera de se mettre autour d'une table.
Ça me semble indispensable ....

Et vous rentrez à Paris ?
Et je reviendrai pour la conclusion de l'accord ...
Chacun comprend bien qu'il y a quelques jours nécessaires
si chacun y met de la bonne volonté pour arriver à cet accord.

Ça peut durer encore longtemps, alors Yves Jégo ?

Moi je ne le souhaite pas parce que ça fait 3 semaines que
la Guadeloupe est en grève. C'est une situation insupportable.
Il y a beaucoup de souffrances, que les gens ont envie d'en sortir,
que sur 132 propositions il y en a 131 qui ont trouvé satisfaction,
que le gouvernement s'est engagé, que les collectivités se
sont engagées. Je ne veux pas croire que 12 personnes -6
syndicalistes, d'un côté et 6 patrons, de l'autre- ne vont pas
arriver à débloquer la situation. C'est leur responsabilité. Ils
ont tous les moyens pour le faire.

Vous redoutez un risque de contagion en Martinique, en Réunion ?

Il y a à la Martinique, une situation ... il y a déjà des progrès qui ont été
faits, ce soir. Vous savez, l'Outre-mer souffre comme le reste de notre
pays. La Crise, elle est mondiale et quand on est dans une île,
à 8 heures de Paris, eh bien on a le sentiment qu'il faut que
l'Etat vous protège plus ...

Là, vous allez repartir tout de suite à Paris, là après. C'est ça ?

Non, non, je vais aller en Martinique

D'accord.

... parce que justement, il y a une situation difficile en Martinique pour
faire le point. Je reviendrai à Paris pour rendre compte au Premier
ministre de la situation et puis je reviendrai aussi souvent que nécessaire.

Vous aurez peur pour votre sécurité quand vous retrouverez
les grévistes, tout à l'heure, Yves Jego ?

Ah pas du tout ! Moi j'ai d'excellentes relations avec le Collectif.
On s'appelle très souvent. Ce sont des gens avec qui j'ai travaillé
pendant plus d'une semaine et alors vraiment, il ne faut pas avoir une
vision de brutalités. Au contraire ! Nous avons à faire à un Collectif
qui est apte à discuter. Il faut maintenant que le Collectif et les
patrons se mettent autour d'une table et qu'ils arrivent à trouver
un bon équilibre. Le rôle des médiateurs, il va être celui difficile
d'accoucher d'un accord.

Merci Yves Jego d'avoir été avec nous depuis Basse-Terre en Guadeloupe.

Merci.




 

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