Les bavards pépient Chapelet d'oisillons Sur un arbre blottis Au matin qui sent bon Ils se délient, gazouillent Murmurent leurs états d'âme Font vibrer leur bafouille Fanfaronnent ou s'exclament...
Les bavards tricotent A l’endroit, à l’envers Des pelotes de mots Qu’ils dénouent pour en faire Des histoires en cohorte A tort et à travers Des roses ou bien des noires Des graves ou des légères
Pia Pia pia pia pia pia pia pia Pia pia pia pia pia pia pia
Si le silence est d'or Alors ils n'ont plus rien Qu'un manteau de paroles Sur leur peau de chagrin
Dans l'ascenseur coincés Comme les bavards jubilent Jamais à cours d'idées Ou de propos futiles Pour dire le temps qu'il fait Ou la fraîcheur du soir Devant l’autre qui se tait Mais n'a plus peur du noir
Les bavards mutins Babillent pendant l'amour Sous les draps de satin En causant sans détours Et du flot continu Quelle douce litanie Dont parfois des mots crus S'évadent au creux du lit...
Han han han han han han han Han han han han han han han
Si les mains des bavards Pouvaient dire à leur place On entendrait enfin Pour sûr les anges qui passent
Les bavards bien souvent Ratent les buts au foot Oublient même leurs enfants Sur les aires d'autoroute Ils laissent passer le bus Ou la fin du feuilleton On les retrouve parfois pendus Au fil de la conversation
Les bavards s'endorment En récitant tout haut Des poèmes chloroformes Où des moutons patauds Enjambent un peu hagards Des montagnes de mots Et des phrases et des lettres
Et des phrases et des lettres Et des phrases et des lettres Et des phrases et des lettres...
Bla Bla bla bla bla bla bla bla Bla bla bla bla bla bla bla
Si les mots saoûlent parfois Alors comme ils sont ivres Du flow où ils se noient Et que la mort délivre
Bla Bla bla bla bla bla bla bla Bla bla bla bla bla bla bla