Lyrics:

Ça fait longtemps, longtemps que nous sommes partis,
Un matin de printemps de mon Tennessee.
Moi je marchais devant, j'avais ma canne et mon beau plumet,
On allait défiler sur Broadway.
Il y avait en tête en cet heureux jour,
Nos soixante trompettes et trente-six tambours.
Ils marchaient derrière moi avec cinquante flûtes et vingt hautbois.
Non, Broadway n'aurait jamais vu ça.

Mais notre fierté, c'était d'avoir sur huit colonnes,
Soixante-seize, soixante-seize, soixante-seize trombones.
Ils jouaient comme des dieux et ils étaient si beaux,
Qu'aussitôt, les gens criaient 'Bravo!'
Et comme rien ne donne plus soif que quand on s'époumone,
Soixante-seize, soixante-seize, soixante-seize trombones,
Ont bu du Bourbon sans eau, du gin, de la bière au tonneau,
Vingt-cinq sont restés sur le carreau.

Ça fait longtemps, longtemps que nous sommes partis,
Un matin de printemps de mon Tennessee.
Mais petit à petit, les flûtes, les trompettes, les saxophones,
Assoiffés, ont fait comme les trombones.
Ça faisait cent-trois jours qu'on marchait au pas,
Mais dans les cafés du parcours, quels dégâts.
On laissait sur le sol, chaque jour des dizaines de musiciens.
Auprès de ça, Waterloo n'était rien.

Vraiment ça n'est pas de gaieté de cœur qu'on abandonne,
Soixante-seize, soixante-seize, soixante-seize trombones.
Mais quand une belle fille était sur leur chemin,
Verre en main, ils s'arrêtaient soudain.
Car ça boit, ça chante, ça fume, ça aime plus que personne,
Soixante-seize, soixante-seize, soixante-seize trombones.
C'est ainsi qu'à ce petit jeu,
Il ne m'en reste plus que deux,
Et deux qui ne sont pas tellement sérieux.

[Petit intermède musical]

Ça fait longtemps, longtemps que nous sommes partis,
Un matin de printemps de mon Tennessee.
Mais je crois que Broadway,
Jamais ne nous verra défiler,
Car depuis trente jours,
On a pris, sans détour,
Le ch'min du retour.