J'ai beau tremper ma plume A même ma blessure Mais mon âme est sèche Comme mes quatre murs Ma muse a pris le large Depuis cent semaines Je me traîne
Tout est froid Les larmes de la même couleur C'est comme si je n'avais Ni d'âme ni de coeur Si je n'écris plus C'est que je n'ai rien à dire Ma muse n'y est plus
Et le poète a pris de l'encre Et du papier Puis il s'est enfermé Comme dedans sa tombe
Et comme un cavalier Essouffle sa monture Il a écrit par tous les meubles et les murs Toutes les rimes riches Qui riment avec muse Et le coeur autour Et dessous le tapis Là où le bois est tendre Comme si le bois de rose Pouvait mieux apprendre Il a gravé avec ses ongles Et son couteau Le très beau nom de son amour Puis il s'est étendu Le coeur sur son couteau La gorge sur son nom La bouche sur sa page