Y'a comme des bateaux qui rentrent Le coeur sans joie, le corps trop lourd Bois contre bois se font l'amour Pour oublier l'indifférence De cet océan qui s'en fout De cette Manche qui rigole Quand ses crêtes deviennent folles Par force 9 devant Cherbourg
Y'a comme des oiseaux qui volent Au ras de l'eau presqu'en secret Ils se racontent leurs nuits folles Par le travers de Guernesey Au temps où vous veniez colombes Parler un peu du grand amour Aux hirondelles brunes ou blondes Qui s'égarent devant Cherbourg, Cherbourg
Et sur le quai comme des fleurs A la mémoire de tous ceux Qui virent au petit matin La banquise qui dérivait Ouvrant au flanc comme une entaille Il s'appelait le Titanic
Y'a comme des regrets qui viennent Vous raconter le ruban bleu Quatre jours presque une semaine Et quelques embruns dans les yeux Juste le temps pour la mémoire De se rappeler Pétersbourg Quand on était prince du Tsar Et qu'on embarquait à Cherbourg, Cherbourg
Et là sur le pont des premières Imaginer pour un instant Qu'on épousera l'héritière De quelques mines de diamants Avant que monte une prière De la plage du Titanic
Y'a comme des larmes qui traînent Au fond du regard des marins Elles coulent et laissent comme des traces Creusent des rides dans leurs mains Et moi j'ai connu des étoiles Qui s'accrochent à ces avant-hiers Passent quelques bateaux à voile Là-bas au large de Cherbourg, Cherbourg