L'homme sandwich a de la peine Il voudrait bien aller flâner Avec les gens qui se promènent Sous le soleil des beaux quartiers L'homme sandwich traîne la semelle Sa silhouette sur le boulevard Prend des allures de caravelle Battu par les vents du hasard
Il y a la mer immense Et des visages qui défilent devant lui Il y a Paris qui mène le tapage Et qui roule comme la vie Il cueille le soleil Les rires des enfants Et des morceaux de ciel Dans les yeux des amants Des feuilles et des papiers multicolores Qu'il remet à tous les passants S'envolent pour le suivre longtemps encore En tourbillonnant dans le vent Et les mains dans les poches Il s'éloigne en rêvant Tandis que deux gavroches Les ramassent en riant
L'homme sandwich a de la peine Il voudrait bien aller flâner Avec les gens qui se promènent Sous les soleils des beaux quartiers
Il voit mille étalages la lumière Ruisselant au nez des badauds Il voit blotti sous les porte cochère L'amour éclater en sanglots Tandis que par leurs cris De bar les camelots Essaient de faire la pige Aux marchands de journaux Sortie des magasins et des usines Tout s'embrouille dans son esprit
Taxi métro vélo les gens piétinent En se bousculant dans la nuit Et chipant au passage Ce dont il a envie Il cueille des images Dans le cSur de Paris
L'homme sandwich traîne la semelle En croisant la foule du soir Oui mais la foule comme la Seine S'écoule en lui disant bonsoir