Les vieilles courtisanes au fond des vieux salons Cachées dans les boas et dans les perles fines Leurs amants bien rangés dans le bleu des vitrines Dégustent les tziganes et font craquer leurs doigts En attendant le mâle qui ne vient plus s'asseoir Des rêves d'élégance et de jambes fumées Où se mêlent parfums étoffes et cigares
Bientôt la mort et tu l'accroches A de vieux souvenirs pas beaux Quelques billets au fond des poches Une fillette au bord de l'eau Bientôt la mort et tu décroches Tout doucement tes ongles faux De la cupidité féroce Des habits noirs et des tangos
Dans des robes nacrées devant le thé orange Guettant le casino qui sombre lentement La poitrine affaissée sur des hanches étranges Tremblotent gentiment de très vieux pélicans Le soleil gravé réchauffe leurs vieux os Vissés sur des bancs tièdes et joignant leurs mains Elles regardent en coin plié dans leur manteau L'ambulance du maire leur montrer le chemin
Bientôt la mort et tu t'accroches A de vieux souvenirs pas beaux Quelques billets au fond de leurs poches Une fillette au bord de l'eau Bientôt la mort et tu décroches Tout doucement tes ongles faux De la cupidité féroce Des habits noirs et des tangos.