Tu n' vas jamais aux collections Tu préfères mettre tes sous à plat Pour t'acheter une belle maison Drapée par les Dior du gothique Mais comme on va pas cul tout nu Et puis qu' d'abord moi j' n' voudrais pas Tu t' sapes chez l' couturier d' ton cru Qu'a des harnais démocratiques
Ça t' va Cette robe de dix sacs Tes cheveux en vrac Ce rien qui t'habille
Ça t' va Tes souliers pointus Même s'ils sont fichus Ça t' flatte tes gambilles
Ça t' va Ce sac en lézard Qui fait le lézard Sous ses airs plastiques
Ça t' va Cet air sans façon Dont t'as pris mon nom Pour vivre de musique
Tu n' vas jamais chez Rubinstein Qu'a d' la frimousse en comprimé Qui pour deux plombes vous met en scène La gueule des dames pour la parade Et quand tu sors chez les snobards Et que j' te demande si t'es parée Tu m' dis avec ton air anar : 'Moi j'ai l' soleil sur la façade'
Ça t' va Cette gueule de dix ronds Malgré c' que diront Les cons d' photographes
Ça t' va Ce dos qui descend Sous l' oeil indécent Des gars qui te gaffent
Ça t' va Tes carreaux mouillés Quand ils ont regardé La joie qui s' défoule
Ça t' va Tes mains toutes comme ça Par ce je n' sais quoi Qui fait les mères poules
Tu n' vas jamais aux collections Tu préfères coudre un peu d' bonheur Dans notre carrée et faire ton rond Loin des ballots et d' leur système T'es là jusqu'à la fin des temps A m'écrire le courrier du cœur Tu m' lâches s tout juste pour que j'aie l' temps De faire une chanson et dire que j' t'aime
Ça m' va Ta prison dorée Ta bouche adorée En guise de serrure
Ça m' va Tes plats mijotés Tellement qu'on dirait Manger d' la luxure
Ça m' va Ton air bienheureux Qu'ont les amoureux Qui restent fidèles
Ça m' va Qu'on puisse dire un jour 'Et quant à l'amour Il n'a aimé qu'elle...'