À regarder le monde sagiter et paraître
En habit dimposture et de supercherie
On peut être mendiant et orgueilleux de lêtre
Porter ses guenilles sans en être appauvri
Lhumour na pas de rang il traine dans la rue
Avec la dérision pour compagne fidèle
La force est impuissante devant les mains nues
De ceux qui savent rire encore et de plus belle
On voit sur le trottoir des maîtres philosophes
Qui dont jamais rien lu mais qui ont tout compris
On voit dans le ruisseau des filles qui vous offrent
Un instant qui ressemble à mille et une nuits
Il y a des enfants rois que le soleil couronne
Même si leurs palais ne sont que des taudis
Ils vivent en seigneurs dans une Babylone
Aux jardins suspendus de légumes et de fruits
À lheure où tous les bruits de la ville se taisent
Un verre de thé noir à lombre dun café
Un peu d'herbe qui brûle sur un feu de braise
Le paradis perdu est enfin retrouvé
À regarder le monde sagiter et paraître
En habit dimposture et de supercherie
On peut être mendiant et orgueilleux de lêtre
Porter ses guenilles sans en être appauvri!