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Songs | Albums | Album Arts
Lyrics:
Écoute, écoute
Dans le silence de la mer
Il y a comme un balancement maudit
Qui vous met le cSur à l'heure, avec le sable
Qui se remonte un peu
Comme les vieilles putes qui remontent leur peau
Qui tirent la couverture
Immobile, L'immobilité, ça dérange le siècle
C'est un peu le sourire de la vitesse
Et ça sourit pas lerche, la vitesse, en ces temps
Les amants de la mer s'en vont en Bretagne ou à Tahiti
C'est vraiment con, les amants
Il n'y a plus rien
Camarade maudit, camarade misère
Misère, c'était le nom de ma chienne
Qui n'avait que trois pattes
L'autre, le destin
La lui avait mise de côté pour les olympiades de la bouffe
Et des culs semestriels qu'elle accrochait
Dans les buissons pour y aller de sa progéniture
Elle est partie, Misère, dans des cahots
Quelque part dans la nuit des chiens
Camarade tranquille, camarade prospère
Quand tu rentreras chez toi, pourquoi chez toi?
Quand tu rentreras dans ta boîte
Rue d'Alésia ou du Faubourg
Si tu trouves quelqu'un qui dort dans ton lit
Si tu y trouves quelqu'un qui dort
Alors va-t-en, dans le matin clairet seul te marie pas
Si c'est ta femme qui est là, réveille-la de sa mort imagée
Fous-lui une baffe, comme à une qui aurait
Une syncope ou une crise de nerfs
Tu pourras lui dire: 'T'as pas honte de t'assumer
Comme ça dans ta liquide sénescence
Dis, t'as pas honte?
Alors qu'il y a quatre-vingt-dix mille espèces de fleurs?
Espèce de conne
Et barre-toi
Divorce-la
Te marie pas
Tu peux tout faire
T'empaqueter dans le désordre
Pour l'honneur, pour la conservation du titre
Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir
Il n'y a plus rien
Je suis un nègre blanc qui mange du cirage
Parce qu'il se fait chier à être blanc, ce nègre
Il en a marre qu'on lui dise 'Sale blanc'
A Marseille, la sardine qui bouche le Port
Était bourrée d'héroïne
Et les hommes-grenouilles n'en sont pas revenus
Libérez les sardines et y'aura plus de mareyeurs
Si tu savais ce que je sais
On te montrerait du doigt dans la rue
Alors il vaut mieux que tu ne saches rien
Comme ça, au moins, tu es peinard, anonyme
Citoyen
Tu as droit, Citoyen, au minimum décent
A la publicité des enzymes et du charme
Au trafic des dollars et aux traficants d'armes
Qui traînent les journaux dans la boue et le sang
Tu as droit à ce bruit de la mer qui descend
Et si tu veux la prendre elle te fera du charme
Avec le vent au cul et des sextants d'alarme
Et la mer reviendra sans toi si tu es méchant
Les mots, toujours les mots, bien sûr
Citoyens
Aux armes Aux pépées, Citoyens
A l'Amour, Citoyens
Nous entrerons dans la carrière
Quand nous aurons cassé la gueule à nos ainés
Les préfectures sont des monuments en airain
Un coup d'aile d'oiseau ne les entame même pas
C'est vous dire
Nous ne sommes même plus des juifs allemands
Nous ne sommes plus rien
Il n'y a plus rien
Des futals bien coupés sur lesquels
Lorgnent les gosses, certes
Des poitrines occupées
Des ventres vacants arrange-toi avec ça
Le sourire de ceux qui font chauffer leur gamelle
Sur les plages reconverties et démoustiquées
C'est-à-dire en enfer
Là où Dieu met ses lunettes noires
Pour ne pas risquer d'être reconnu par ses admirateurs
Dieu est une idole, aussi
Sous les pavés il n'y a plus la plage
Il y a l'enfer et la Sécurité
Notre vraie vie n'est pas ailleurs, elle est ici
Nous sommes au monde, on nous l'a assez dit
N'en déplaise à la littérature
Les mots, nous leur mettons des masques
Un bâillon sur la tronche
A l'encyclopédie, les mots
Et nous partons avec nos cris
Et voilà
Il n'y a plus rien
Plus, plus rien
Je suis un chien?
Perhaps
Je suis un rat
Rien
Avec le cSur battant
Jusqu'à la dernière battue
Nous arrivons avec nos accessoires
Pour faire le ménage dans la tête des gens
'Apprends donc à te coucher tout nu
'Fous en l'air tes pantoufles
Renverse tes chaises
Mange debout
Assois-toi sur des tonnes d'inconvenances
Et montre-toi à la fenêtre
En gueulant des gueulantes de principe
Si jamais tu t'aperçois
Que ta révolte s'encroûte et devient
Une habituelle révolte, alors
Sors
Marche
Crève
Baise
Aime enfin les arbres,
Les bêtes et détourne-toi
Du conforme et de l'inconforme
Lâche ces notions, si ce sont des notions
Rien ne vaut la peine de rien
Il n'y a plus rien
Plus, plus rien
Invente des formules de nuit
CLN C'est la nuit
Même au soleil, surtout au soleil
C'est la nuit
Tu peux creve
Les gens ne retiendront
Même pas une de leur inspiration
Ils canaliseront sur toi leur air vicié
En des regrets éternels puant
Le certificat d'études et le catéchisme ombilical
C'est vraiment dégueulasse
Ils te tairont, les gens
Les gens taisent l'autre, toujours
Regarde, à table, quand ils mangent
Ils s'engouffrent dans l'innommé
Ils se dépassent eux-mêmes
Et s'en vont vers l'ordure et le rot ponctuel
La ponctuation de l'absurde
C'est bien ce renversement des réacteurs abdominaux
Comme à l'atterrissage, on rote et on arrête le massacre
Sur les pistes de l'inconscient
Il y a des balises baveuses toujours un peu
Se souvenant du frichti, de l'organe, du repu
Mes plus beaux souvenirs sont d'une autre planète
Où les bouchers vendaient de l'homme à la criée
Moi, je suis de la race ferroviaire qui regarde passer les vaches
Si on ne mangeait pas les vaches, les moutons et les restes
Nous ne connaîtrions ni les vaches, ni les moutons, ni les restes
Au bout du compte, on nous élève pour nous becqueter
Alors, becquetons, côte à l'os pour deux personnes, tu connais?
Heureusement il y a le lit, un parking tu viens, mon amour?
Et puis, c'est comme à la roulette: on mise, on mise
Si la roulette n'avait qu'un trou, on nous ferait miser quand même
D'ailleurs, c'est ce qu'on fait
Je comprends les joueurs
Ils ont trente-cinq chances de ne pas se faire mettre
Et ils mettent, ils mettent
Le drame, dans le couple, c'est qu'on est deux
Et qu'il n'y a qu'un trou dans la roulette
Quand je vois un couple dans la rue, je change de trottoir
Te marie pas
Ne vote pas
Sinon t'es coincé
Elle était belle comme la révolte
Nous l'avions dans les yeux,
Dans les bras dans nos futals
Elle s'appelait l'imagination
Elle dormait comme une morte, elle était comme morte
Elle sommeillait
On l'enterra de mémoire
Dans le cocktail Molotov, il faut mettre du Martini, mon petit
Transbahutez vos idées comme de la drogue
Tu risques rien à la frontière
Rien dans les mains
Rien dans les poches
Tout dans la tronche
Vous n'avez rien à déclarer?
Non
Comment vous nommez-vous?
Karl Marx
Allez, passez
Nous partîmes
Nous étions une poignée
Nous nous retrouverons bientôt démunis, seuls
Avec nos projets d'imagination dans le passé
Écoutez-les
Écoutez-les
Ça rape comme le vin nouveau
Nous partîmes Nous étions une poignée
Bientôt ça débordera sur les trottoirs
La parlote ça n'est pas un détonateur suffisant
Le silence armé, c'est bien, mais il faut bien fermer sa gueule
Toutes des concierges
Écoutez-les
Il n'y a plus rien
Si les morts se levaient?
Hein?
Nous étions combien?
Ça ira
La tristesse, toujours la tristesse
Ils chantaient, ils chantaient
Dans les rues
Te marie pas Ceux de San Francisco
De Paris, de Milan
Et ceux de Mexico
Bras dessus bras dessous
Bien accrochés au rêve
Ne vote pas
0 DC8 des Pélicans
Cigognes qui partent à l'heure
Labrador Lèvres des bisons
J'invente en bas des rennes bleus
En habit rouge du couchant
Je vais à l'Ouest de ma mémoire
Vers la Clarté vers la Clarté
Je m'éclaire la Nuit dans le noir de mes nerfs
Dans l'or de mes cheveux j'ai mis cent mille watts
Des circuits sont en panne dans le fond de ma viande
J'imagine le téléphone dans une lande
Celle où nous nous voyons moi et moi
Dans cette brume obscène au crépuscule teint
Je ne suis qu'un voyant embarrassé de signes
Mes circuits déconnectent
Je ne suis qu'un binaire
Mon fils, il faut lever le camp comme lève la pâte
Il est tôt Lève-toi Prends du vin pour la route
Dégaine-toi du rêve anxieux des biens assis
Roule roule mon fils vers l'étoile idéale
Tu te rencontreras Tu te reconnaîtras
Ton dessin devant toi, tu rentreras dedans
La mue ça ses fait à l'envers dans ce monde inventif
Tu reprendras ta voix de fille et chanteras Demain
Retourne tes yeux au-dedans de toi
Quand tu auras passé le mur du mur
Quand tu auras autrepassé ta vision
Alors tu verras rien
Il n'y a plus rien
Que les pères et les mères
Que ceux qui t'ont fait
Que ceux qui ont fait tous les autres
Que les monsieur
Que les madame
Que les assis dans les velours glacés, soumis, mollasses
Que ces horribles magasins bipèdes et roulants
Qui portent tout en devanture
Tous ceux-là à qui tu pourras dire:
Monsieur
Madame
Laissez donc ces gens-là tranquilles
Ces courbettes imaginées que vous leur inventez
Ces désespoirs soumis
Toute cette tristesse qui se lève le matin
à heure fixe pour aller gagner VOS sous
Avec les poumons resserrés
Les mains grandies par l'outrage et les bonnes mSurs
Les yeux défaits par les veilles soucieuses
Et vous comptez vos sous?
Pardon, leurs sous
Ce qui vous déshonore
C'est la propreté administrative
Écologique dont vous tirez orgueil
Dans vos salles de bains climatisées
Dans vos bidets déserts
En vos miroirs menteurs
Vous faites mentir les miroirs
Vous êtes puissants au point de vous refléter tels que vous êtes
Cravatés
Envisonnes
Empapaoutés de morgue et d'ennui dans l'eau verte qui descend
Des montagnes et que vous vous êtes arrangés pour soumettre
A un point donné
A heure fixe
Pour vos narcissiques partouzes
Vous vous regardez et vous ne pouvez même plus vous reconnaître
Tellement vous êtes beaux
Et vous comptez vos sous
En long
En large
En marge
De ces salaires que vous lâchez avec précision
Avec parcimonie
J'allais dire en douce comme ces aquilons
Avant-coureurs et qui racontent les exploits du bol alimentaire
Avec cet apparat vengeur et nivellateur qui empêche toute identification
Je veux dire que pour exploiter votre prochain
Vous êtes les champions de l'anonymat
Les révolutions? Parlons-en
Je veux parler des révolutions qu'on peut encore montrer
Parce qu'elles vous servent
Parce qu'elles vous ont toujours servis
Ces révolutions de l'histoire
Parce que les 'histoires' ça vous amuse, avant de vous intéresser
Et quand ça vous intéresse, il est trop tard
On vous dit qu'il s'en prépare une autre
Lorsque quelque chose d'inédit vous choque et vous gêne
Vous vous arrangez la veille, toujours la veille, pour retenir une place
Dans un palace d'exilés, entouré du prestige des déracinés
Les racines profondes de ce pays, c'est Vous, paraît-il
Et quand on vous transbahute d'un, désordre de la rue
Comme vous dites, à un ordre nouveau comme ils disent
Vous vous faites greffer au retour et on vous salue
Depuis deux cent ans, vous prenez des billets pour les révolutions
Vous seriez même tentés d'y apporter votre petit panier
Pour n'en pas perdre une miette, n'est-ce-pas?
Et les vauriens qui vous amusent, ces, vauriens
Qui vous dérangent aussi, on les enveloppe dans un fait
Divers pendant que vous enveloppez les 'Vôtres' dans un drapeau
Vous vous croyez toujours, vous autres, dans un haras
La race ça vous tient debout dans ce monde que vous avez assis
Vous avez le style du pouvoir
Vous en arrivez même à vous parler à vous-mêmes
Comme si vous parliez à vos subordonnés
De peur de quitter votre stature, vos boursouflures
De peur qu'on vous montre du doigt
Dans les corridors de l'ennui, et qu'on se dise
'Tiens, il baisse, il va finir par se plier, par ramper'
Soyez tranquilles
Pour la reptation, vous êtes imbattables
Seulement, vous ne vous la concédez que dans la métaphore
Vous voulez bien vous allonger mais avec de l'allure
Cette 'allure' que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière
Et quand on sait ce qu'a pu vous coûter de silences aigres
De renvois mal aiguillés
De demi-sourires séchés comme des larmes
Ce ruban malheureux et rouge comme la honte
Dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage
Je me demande comment et pourquoi la Nature met
Tant d'entêtement, tant d'adresse
Et tant d'indifférence biologique
A faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs pères
Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaires
Jusqu'aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire
Dans votre grand monde, a la coupe des bien-pensants
Moi, je suis un bâtard
Nous sommes tous des bâtards
Ce qui nous sépare, aujourd'hui
C'est que votre bâtardise à vous est sanctionnée par le code civil
Sur lequel, avec votre permission
Je me plais à cracher, avant de prendre congé
Soyez tranquilles, vous ne risquez rien
Il n'y a plus rien
Et ce rien, on vous le laisse
Foutez-vous en jusque-là, si vous pouvez
Nous, on peut pas
Un jour, dans dix mille ans
Quand vous ne serez plus là
Nous aurons tout rien de vous tout de nous
Nous aurons eu le temps d'inventer la
Vie, la Beauté, la Jeunesse
Les Larmes qui brilleront comme
Des émeraudes dans les yeux des filles
Le sourire des bêtes enfin détraquées
La priorité à Gauche, permettez
Nous ne mourrons plus de rien
Nous vivrons de tout
Et les microbes de la connerie
Que nous n'aurez pas manqué
De nous léguer, montant
De vos fumures
De vos livres engrangés dans vos silo thèques
De vos documents publics
De vos règlements d'administration pénitentiaire
De vos décrets
De vos prières, même
Tous ces microbes
Soyez tranquilles
Nous aurons déjà des machines pour les révoquer
Nous aurons tout
Dans dix mille ans
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