J'?tais bien install? - fix? sur mon nombril Avec les certitudes de ceux qui p?sent lourds Le cynisme rapide pour les d?ner en ville Un triplex sur les Champs - une villa ? Cabourg Dans mon carnet d'adresses quelques ministres int?gres Quelques putes de luxe - 7 ou 8 tops mod?les Des restaurants branch?s - un vieux chauffeur tr?s maigre Un pr?sident fourbu dont je tire les ficelles
J'?tais ma?tre d'un monde o? se battent et surnagent Des esclaves trop chers et des femmes volages
Je suis seul allong? et mon sang devient noir Mon regard ?tonn? est celui d'un enfant C'est toujours un myst?re ce que tu peux bien voir Quand le 11-43 est reparti fumant Tout autour quelques ?nes et des chevaux de course Se pr?parent aux courtines ? griffer les dollars Juste au milieu du front une piq?re louche Derri?re le cr?ne un trou b?ant sur le comptoir Les flashs des photographes - les poulets - les indics Et la folie anonyme avec ses lieux communs Rien ne me touche plus - ni le jeu - ni le fric Car jamais de ma vie j'?tais all? aussi loin
J'?tais ma?tre d'un monde o? se battent et surnagent Des esclaves tr?s chers et des femmes volages
D?gagez - rien ? voir avec les gangs mystiques Ceux des tractions avant: Roger Ribes et Buisson La complainte du Mandrin a des allures antiques Si tu viens du milieu tu connais la chanson
La goualante de la rue qui chantonnait 'Mon Homme' Ces hommes qui ne sortaient que quand la nuit venue Gentlemen solitaires - ils d?lourdaient les portes Tandis que le bourgeois se pressait dans la rue
J'ai tant de souvenirs aux noms surr?alistes Poupon - le St?phanois -Beau torses - Beau Sourire La Bible - Le Nantais - Le Breton Et la liste aussi longue - tu vois - que nos ?clats de rire
J'?tais ma?tre d'un monde o? se battent et surnagent Des esclaves tr?s chers et des femmes volages
Je ris encore parfois mais avec peu d'amis Le champagne va mal aux caves affranchis Comme le disait si bien la grande Signoret La nostalgie petit n'est plus ce qu'elle ?tait.